🇲🇱 MALI : Suspension de l’enseignement sur la RĂ©volution française...

Une note officielle, datĂ©e du 9 octobre 2025 et signĂ©e par le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du ministère, Boubacar DembĂ©lĂ©, ordonne la suspension de l’enseignement en histoire de la leçon portant sur la RĂ©volution française de 1789 dans les classes de 9ᵉ annĂ©e.
Cette dĂ©cision, qualifiĂ©e de « très urgente », demande aux directeurs d’acadĂ©mies et aux centres d’animation pĂ©dagogique de prendre sans dĂ©lai les mesures nĂ©cessaires pour appliquer la consigne.
Une décision à forte portée symbolique.
L’enseignement de la RĂ©volution française occupe une place importante dans les programmes d’histoire hĂ©ritĂ©s de la pĂ©riode coloniale.
Pour de nombreux observateurs, cette suspension marque une volontĂ© de rĂ©orienter les contenus scolaires vers des rĂ©fĂ©rences plus africaines, en accord avec la quĂŞte de souverainetĂ© culturelle et identitaire du Mali. Depuis plusieurs annĂ©es, enseignants et chercheurs plaident pour une relecture des programmes afin qu’ils valorisent davantage les figures historiques africaines et les Ă©pisodes fondateurs du continent.
Un contexte de réaffirmation nationale
Cette dĂ©cision intervient dans un contexte de recentrage politique et culturel au Mali, marquĂ© par une volontĂ© affirmĂ©e de souverainetĂ© nationale dans plusieurs domaines, y compris l’Ă©ducation. L’Ă©cole devient ainsi un espace stratĂ©gique de reconstruction identitaire, oĂą le contenu des programmes doit reflĂ©ter les rĂ©alitĂ©s, les luttes et les aspirations du peuple malien.
Et après ?
Pour l’instant, le ministère n’a pas encore prĂ©cisĂ© les contenus alternatifs qui remplaceront la leçon suspendue. Mais cette orientation pourrait ouvrir la voie Ă l’introduction de nouveaux chapitres sur :
- les révolutions africaines ;
- les héros nationaux et panafricains ;
- ou encore les valeurs socioculturelles africaines portées par les civilisations du continent.
Si cette refonte est conduite avec rigueur, elle pourrait inspirer d’autres pays africains en quĂŞte d’une Ă©ducation mieux ancrĂ©e dans leurs rĂ©alitĂ©s historiques.
En conclusion
La suspension de l’enseignement sur la RĂ©volution française au Mali dĂ©passe la simple question d’un chapitre d’histoire.Elle s’inscrit dans un processus plus large de redĂ©finition des savoirs et de construction d’une Ă©cole africaine souveraine. Cette initiative pose une question fondamentale :
Comment concilier ouverture sur le monde et fidélité à sa propre histoire ?
Le Mali ouvre ainsi un débat nécessaire, à la croisée de la pédagogie, de la culture et de la souveraineté.