LA DYSLEXIE: Qu'est-ce que c'est ? Comprendre, identifier et ...
Dans beaucoup de nos écoles africaines, certains enfants se battent silencieusement avec un ennemi invisible : la dyslexie. Mais faute de connaissance et de moyens, ces élèves sont trop souvent étiquetés paresseux, distraits ou même non intelligents. Pourtant, la réalité est toute autre : ce sont des enfants intelligents, mais qui apprennent autrement.
Qu’est-ce que la dyslexie ?
La dyslexie est un trouble spécifique de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. L’enfant confond les lettres, inverse les sons, lit difficilement, écrit lentement… Ce n’est pas parce qu’il ne fait pas d’effort, mais parce que son cerveau traite l’information différemment.
Exemple concret : un élève peut écrire “nabane” au lieu de “banane”, ou lire “pot” au lieu de “top”.
Pourquoi c’est un problème en Afrique ?
Dans beaucoup de nos classes, les effectifs sont chargés, les ressources limitées, et il y a peu de spécialistes (orthophonistes, psychologues scolaires). Résultat : ces enfants passent inaperçus ou sont jugés négativement. Ce qui détruit leur confiance en eux et peut les pousser à décrocher de l’école.
Comment un enseignant peut identifier un enfant dyslexique ?
Un enseignant attentif peut déjà remarquer certains signes :
- Difficultés persistantes à reconnaître les lettres malgré les explications.
- Inversions fréquentes (p/q, b/d, on/no, sol/los).
- Lecture lente, saccadée, parfois incompréhensible.
- Orthographe très instable : un même mot écrit de plusieurs manières.
- Grande fatigue ou frustration face aux exercices de lecture/écriture.
Que faire en tant qu’enseignant ?
1. Ne pas juger ni stigmatiser : éviter les remarques dures devant la classe.
2. Encourager : féliciter chaque progrès, même petit.
3. Adapter ses pratiques :
- Lire collectivement à voix haute.
- Donner plus de temps pour copier.
- Varier les supports (images, schémas, lecture orale).
4. Collaborer avec la famille : informer les parents que l’enfant a besoin d’un diagnostic professionnel.
5. Orienter vers un spécialiste : orthophoniste, psychologue scolaire ou médecin, si disponible.
Un enjeu pour l’avenir
Un enfant dyslexique n’est pas moins intelligent. Bien accompagné, il peut réussir aussi bien que les autres, voire développer une créativité et une mémoire exceptionnelles. Le rôle de l’enseignant est donc crucial : c’est lui le premier à remarquer les signes et à ouvrir la porte vers une prise en charge adaptée.
Conclusion
La dyslexie ne doit plus être un sujet ignoré dans nos écoles africaines. Plus tôt nous identifions ces enfants, plus tôt nous les aidons à libérer leur potentiel. L’école n’est pas faite pour exclure, mais pour donner à chacun la chance d’apprendre selon ses capacités.