ENSEIGNANTS ET FAUTES DE FRANÇAIS : Une faille qui ...

  


     En Afrique francophone, le français n’est pas une langue maternelle. Pourtant, il reste la langue de scolarisation, de l’administration et de la transmission des savoirs. Pour les enseignants, il devient donc un outil de travail incontournable, au même titre que le tableau ou le manuel. Mais que penser lorsqu’un enseignant commet régulièrement des fautes de français, à l’oral comme à l’écrit ?


Un enjeu de crédibilité

      L’enseignant n’est pas seulement celui qui explique une leçon. Il est aussi une référence pour ses élèves. Ses mots, ses phrases, son style deviennent un modèle, consciemment ou non. Or, des fautes répétées peuvent donner l’impression d’un manque de rigueur et fragiliser son autorité. Dans une salle de classe, chaque erreur prend une dimension particulière : elle peut s’ancrer dans l’esprit de l’élève comme une vérité.

         Bien sûr, l’erreur est humaine. Un lapsus, une faute d’inattention, cela peut arriver à tout le monde. Mais lorsqu’elles deviennent trop fréquentes, les fautes de français brouillent le message pédagogique et finissent par entamer la crédibilité de l’enseignant.


Les fautes les plus courante

  Dans le quotidien scolaire, on observe plusieurs types de fautes récurrentes :

  • Orthographe : confusion entre « son » et « sont », « a » et « à », accords oubliés.
  • Grammaire et conjugaison : temps mal employés, pluriels mal formés, phrases mal construites.
  • Expression orale : prononciation hésitante, tournures inspirées des langues locales, vocabulaire limité.

    Ces difficultés trouvent souvent leur origine dans la faible pratique du français en dehors de l’école, dans un environnement où les langues nationales dominent la communication quotidienne.


Faiblesse humaine ou faute professionnelle ?

      La question reste sensible. D’un côté, il serait injuste de condamner un enseignant pour quelques erreurs isolées : l’essentiel est de savoir se corriger et montrer l’exemple. De l’autre, quand les fautes se répètent, elles deviennent un véritable handicap pédagogique.

      Dans ce cas, on ne peut plus parler de simple faiblesse. Il s’agit d’un manquement à l’exigence professionnelle, car l’enseignant est censé garantir à ses élèves un apprentissage fiable.


Lire aussi : LES LACUNES: Un escalier manquant dans le parcours de l'élève.


Quelles pistes de solutions ?

      Plutôt que de pointer du doigt, il faut réfléchir à des solutions pratiques :

  • Formations continues : proposer des ateliers réguliers de remise à niveau en langue française.
  • Lecture et auto-formation : lire quotidiennement (livres, journaux, documents variés) pour enrichir son vocabulaire et sa maîtrise de la langue.
  • Outils numériques : utiliser les logiciels et applications de correction pour s’entraîner et progresser.
  • Entraide entre collègues : instaurer une culture de relecture et de soutien mutuel, loin du jugement.



Conclusion

      L’enseignant est le premier ambassadeur du savoir. Sa façon de parler et d’écrire influence directement ses élèves. Une faute occasionnelle n’est pas dramatique ; elle peut même être une occasion de montrer l’humilité et la capacité à se corriger. Mais des fautes répétées fragilisent le rôle de l’enseignant et la qualité de l’école.

    La langue française est aujourd’hui l’outil principal de l’enseignement en Afrique francophone. La maîtriser n’est donc pas une option : c’est une responsabilité.

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