ENSEIGNANTS EN GRÈVE : L’ampleur des impacts sur les élèves


Les grèves enseignantes rappellent nos douleurs, mais...

Parfois, des grèves éclatent. Elles ne surgissent jamais par hasard : elles résultent de souffrances accumulées, de promesses non tenues, de conditions de vie et de travail devenues intenables. 

Pourtant, une question me tourmente à chaque fois : que deviennent nos élèves durant ces interruptions ?


Des destinées hypothéquées

Même si les revendications des enseignants sont justes, ce sont avant tout nos élèves qui subissent de plein fouet les conséquences, alors qu’ils n’y sont pour rien.

  • Certains perdent leur rythme d’apprentissage.
  • D’autres commencent à douter de leur avenir scolaire. 
  • Les moins motivés profitent pour abandonner les études. 

Chaque arrêt, même de courte durée, casse une partie de leur dynamique.


Un danger invisible : les inégalités

      Nous le savons bien : tous les élèves ne vivent pas une grève de la même façon.

  • Les enfants issus de familles aisées peuvent suivre des cours particuliers. 
  • Mais la grande majorité, issue de milieux modestes, reste seule face à ses difficultés.

Résultat : l’écart entre les uns et les autres s’élargit, et c’est la justice sociale que nous, enseignants, cherchons à défendre, qui finit par être menacée.


Le dilemme de l’enseignant africain

Voilà toute notre douleur : nous devons revendiquer des conditions de vie décentes, mais aussi accompagner une génération d’élèves qui compte sur nous. Comment faire entendre notre voix sans éteindre leur espoir ? 

Comment défendre notre dignité sans compromettre la leur ?


Des pistes pour se faire entendre autrement.

    Peut-être devons-nous, collectivement, imaginer des moyens de lutte qui :

  • Maintiennent la visibilité de nos revendications tout en limitant les pertes d’heures de cours.
  • Impliquent davantage les parents et la société civile, pour que la charge ne repose pas uniquement sur l’école.
  • Expérimentent des formes alternatives de contestation (sit-in, plaidoyers médiatiques, actions symboliques). 

   Nous devons trouver une voie où notre cri de détresse ne vient pas écraser les rêves de nos enfants.

Conclusion:

Parler des grèves d’enseignants, ce n’est ni accuser ni condamner. C’est ouvrir un débat nécessaire : celui de l’équilibre entre nos droits et notre mission. Nous avons droit au respect, à l’écoute et à de meilleures conditions de travail. Mais nous avons aussi le devoir de préserver l’élan de la génération que nous avons choisi de former. Car l’avenir de l’Afrique repose sur ces enfants. Et aucune revendication, aussi légitime soit-elle, ne doit nous le faire oublier.



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