Avant la classe: un bon cours commence toujours par une ...
Cet article est la synthèse du débat hebdomadaire de Prof d’Afrique, tenu le vendredi 19 septembre 2025 sur WhatsApp. Directeurs d’éducation, inspecteurs, conseillers pédagogiques, proviseurs, enseignants, élèves-professeurs et parents ont partagé leurs expériences et réflexions autour d’un thème central : la documentation dans la préparation des cours.
Pourquoi la documentation est-elle indispensable ?
La documentation est le socle invisible qui soutient chaque séance. Elle permet à l’enseignant de :
- Garantir la fiabilité et l’actualité de ses contenus ;
- Varier ses approches pour captiver ses élèves ;
- S’adapter aux attentes réelles de la classe.
Sans elle, le risque est grand de répéter mécaniquement les mêmes schémas, de transmettre des erreurs, ou pire… de perdre la confiance des apprenants.
Lire aussi: Recyclage pédagogique : maintenir le cap dans un monde qui change
Où trouvons-nous nos documents ?
Les sources évoquées par nos collègues sont multiples :
- Les manuels scolaires et instructions officielles, bases indispensables pour rester alignés aux programmes ;
- Internet et les vidéos pédagogiques, sources immenses mais qui exigent de la vigilance ;
- Les échanges entre enseignants, véritables mines d’expérience ;
- Et parfois, les anciens cahiers d’élèves…
Mais ce dernier point a fait l’objet d’un débat animé.
L’alerte sur les anciens cahiers
S’appuyer sur de vieux cahiers d’élèves peut sembler pratique, surtout lorsqu’on enseigne une classe ou un niveau pour la première fois. Pourtant, plusieurs dangers guettent :
- Les besoins des élèves d’hier ne sont pas ceux d’aujourd’hui ;
- Les cahiers peuvent contenir des erreurs ou de mauvaises prises de notes ;
- Copier un cours existant prive l’enseignant de son rôle créatif et critique.
Résultat : c’est une habitude à bannir.
Adapter les ressources à notre contexte africain
La plupart des documents scolaires utilisés chez nous ne sont pas conçus en Afrique. Ils parlent de réalités éloignées : supermarchés, stations de ski, villes européennes… Autant de contextes qui ne parlent pas aux élèves africains. C’est pourquoi l’enseignant doit être un réinventeur de savoirs :
- Remplacer des exemples étrangers par des situations locales (marché, agriculture, traditions, environnement, cultures africaines) ;
- Contextualiser les exercices pour refléter la vie quotidienne des élèves ;
- Corriger ou enrichir les manuels pour que le contenu fasse sens dans nos classes.
En réalité, un document brut n’est qu’un point de départ. C’est l’enseignant qui lui donne vie en l’adaptant.
Le défi de l’organisation
Trouver des documents est facile. Mais les organiser, les classer et les retrouver au bon moment est un défi constant. Beaucoup d’enseignants avouent s’éparpiller dans une multitude de fichiers, manuels et notes. Ce chantier reste ouvert, et c’est ensemble que nous pourrons y trouver des solutions pratiques.
Ce que nous retenons du débat
- La documentation est le cœur de tout cours solide.
- Multiplier les sources enrichit et dynamise l’enseignement.
- Les anciens cahiers doivent être abandonnés comme béquilles pédagogiques.
- L’adaptation locale est un devoir pédagogique.
- L’organisation reste un défi collectif.
Conclusion
Un enseignant bien documenté est un enseignant mieux armé. La documentation n’est pas un détail, mais une responsabilité. Elle est la clé invisible qui transforme un simple cours en une expérience vivante et inspirante.
Prof d’Afrique